LUI
Lettre 9
La lune est énorme
ce soir, trop ronde
et trop lumineuse,
les étoiles apparaissent
saupoudrées de
résumé de lumière.
La lune est si proche que la nuit est mangée par le violet intense des espaces vides.
Je découvre tes mots sous ses rayons, et mes doigts effleurent la pierre, mon Evidente.
Mon évidante.
Il est vrai que tu as évidé mon coeur et mon âme, c'est toi qui as creusé en moi alors que je creusais la terre dans mes recherches vaines.
Je suis si vide de toi
.
Transparent, filigrané.
Je ressemble à ce ciel, violet de vertiges, l'esprit attiré vers abysses et l'Empyrée, tombé dans les profondeurs des constellations.
Brûlant d'un feu si pur que mon corps accroché à la terre ne sait pas comment devenir creuset d'une transformation qui me porterait jusqu'à toi.
Je suis si vide que toute la place t'est destinée.
Tes yeux ont-ils pris mon regard. Serait-il donc utopie que te chercher ailleurs qu'en moi-même ?
Alors je regarde le ciel et j'y lis la mémoire des étoiles éteintes qui brûlent encore pour trembler le scintillement qui me parvient.
Je creuserai pourtant encore demain, avec l'entêtement de l'enfant qui veut une réponse à sa question : pourquoi je vis ?
Les soupirs de la terre arrachée lui répondront.
J'ai souvent le désir d'y modeler une image que je nommerai : Toi?
Si les elfes viennent me visiter peut-être mettront- ils le souffle du vent à tes lèvres.
Inattendue que j'attends.